Le président fantôme de la Fed, Hassett, a déjà commencé à exercer son influence de manière substantielle.

Il a clairement appelé la Réserve fédérale à baisser les taux de 25 points de base lors de la réunion de la semaine prochaine. Ce geste, choisi pendant la période de silence où les responsables de la Fed sont contraints de se taire, n’est absolument pas une coïncidence, mais une prise de pouvoir calculée : profiter du silence forcé du président officiel pour s’adresser directement au marché et affirmer sa position d’autorité. À en juger par la grande sensibilité et la réaction immédiate du marché aux propos de Hassett, Wall Street a déjà voté avec ses pieds et reconnaît de fait qu’il sera le prochain président de la Fed.

Le ton apparemment changeant de Trump ces derniers jours est en réalité une gestion des attentes de très haut niveau. Il n’hésite pas, il exécute un processus de prise de contrôle parfaitement orchestré : préchauffage — annonce — contrôle fantôme — prise de fonction officielle.

La phase actuelle de contrôle fantôme est cruciale. Elle place Powell dans un piège parfait : s’il baisse les taux la semaine prochaine, il cède en quelque sorte à la volonté du président fantôme, donnant à Hassett une autorité précoce et à Trump un contrôle anticipé sur la Fed ; s’il ne baisse pas les taux, toute fluctuation économique future deviendra une munition pour l’équipe Trump contre Powell.

Cette série d’actions vise à désensibiliser progressivement le marché et à l’habituer à une nouvelle logique du pouvoir (passant de la dépendance aux données à la dépendance à la politique), à soigner la posture et à assurer le contrôle, éliminant ainsi tous les obstacles pour finalement installer, en toute légitimité, le candidat de son choix à la tête de la Fed.