On m’a demandé pourquoi les chandeliers du BTC ressemblent toujours à des montagnes russes.

Ma réponse pourrait bouleverser tes certitudes : ce n’est absolument pas un « actif refuge ». Bien au contraire, c’est l’indicateur de cupidité le plus pur qui existe. Plus précisément, c’est une loupe à fort grossissement sur l’état du crédit en dollars américains.

Commençons par un fait contre-intuitif : le monde des cryptos n’a jamais été un royaume indépendant.

Beaucoup voient le BTC comme une entité coupée de la finance traditionnelle, mais en réalité ? Sa relation avec le dollar est incroyablement étroite. Pense-y : les USDT, USDC et autres stablecoins qui circulent sur le marché ne sont, au fond, que des dollars déguisés en blockchain. Les principales paires de trading sont toutes en XXX/USDT, et l’entrée/sortie de capitaux dépend entièrement des canaux fiat.

Donc, la vérité, c’est que : la volatilité du prix du BTC reflète directement la tension du crédit en dollars. Quand la Fed ouvre les vannes, il flambe ; quand la liquidité se resserre, il s’effondre — et il réagit bien plus vite que les actions, l’immobilier ou l’or.

Pourquoi cette réactivité ? Parce que ce marché est à « nu ».

Les marchés traditionnels offrent d’innombrables mécanismes d’amortissement : coupe-circuits, teneurs de marché, soutiens réglementaires, interventions des banques centrales… Et sur le marché crypto ? Rien du tout. Trading 24/7, prix synchronisés partout dans le monde, émotions transmises en temps réel : c’est comme si les nerfs étaient à vif, exposés à l’air libre, chaque frémissement provoquant des réactions extrêmes.

L’émission de nouveaux USDT, d’une certaine manière, c’est l’ECG du marché. Quand des stablecoins fraîchement créés affluent sur les plateformes, les prix s’envolent ; quand les capitaux repartent vers la monnaie fiat, le marché s’éteint aussitôt. Ce mécanisme de feedback direct en fait la meilleure fenêtre d’observation sur l’état du crédit en dollars américains.