Récemment, en parcourant Twitter, j'ai soudain réalisé un phénomène assez dérangeant : il semble que ce milieu soit en train d’être pris en otage par la course au buzz.

On voit des gens qui retouchent soigneusement des images pour créer le sensationnel, d’autres qui inventent des histoires invraisemblables pour obtenir des partages, ou encore certains qui filment une vidéo d’unboxing puis retournent discrètement le produit. Plus incroyable encore, certaines plateformes se mettent à jouer avec les limites du marketing : un CEO qui fait soudain le show avec des propos provocateurs, suivi d’un scénario à rebondissements du type « le stagiaire recadre le patron », et dernièrement, ils sortent même une carte de paiement en collaboration spéciale "baiser"...

Il est difficile d’imaginer que ces stratégies proviennent vraiment des services marketing d’entreprises sérieuses.

Mais le problème, c’est que cette méthode a vraiment son public. À chaque scandale, la section commentaires s’enflamme, le nombre de partages explose. Les spectateurs critiquent, mais regardent jusqu’au bout ; les marques se font insulter, mais engrangent quand même un maximum de visibilité.

Peut-être que la réponse est toute simple : quand l’audience peut directement se transformer en revenus, la limite morale finit forcément par baisser petit à petit. Après tout, dans l’économie de l’attention, mieux vaut être critiqué qu’ignoré.